Rendez-vous du dimanche Luxembourg / Afrique 2
Chasseurs d’Afrique / Notes et contre-notes littéraires
Gare de « Dudelange Usines »
le 28 novembre 2021, à 15h
Un entretien avec Corina Ciocârlie, journaliste, critique littéraire et essayiste.
La modération sera assurée par Maria Luisa Caldognetto, historienne
Placé sous la loupe déformante des « explorateurs » blancs en tous genres, le continent noir n’a jamais (ou presque) droit au bon éclairage : tantôt surexposé ou caricaturé, tantôt sous-exposé, voire effacé de la carte. Si l’artiste chilien Alfredo Jaar se représente aujourd’hui l’Afrique comme une Atlantide – un continent submersible, englouti par la marée noire de l’oubli –, des générations entières de romanciers – à commencer par Maupassant, suivi de près par Conrad et Céline – n’ont cessé d’exploiter le potentiel folklorique de la jungle et du safari, des fauves et des chasseurs de fauves. Ce n’est qu’un des aspects d’un face-à-face brutal illustrant un thème universel : l’arrogance du centre par rapport à la périphérie, de la capitale par rapport aux provinces de l’empire, de la métropole par rapport aux colonies, mais aussi du Nord par rapport au Sud, de l’Ouest par rapport à l’Est.
À la fin du 19e siècle, le voyage en Afrique devient un genre littéraire et le chasseur de lions un personnage récurrent – ses exploits en disent long sur la façon dont l’Européen blanc, mâle, riche et en bonne santé compte prendre possession de tout ce qui le fascine et l’effraie en même temps. L’altérité radicale, l’ailleurs, le lointain, l’exotique, le ténébreux. Les colonies, bien sûr, mais aussi et surtout l’Afrique noire, la jungle, et – comme dirait Georges Duroy, alias Bel-Ami, après deux années de service militaire passées en Algérie – « les girafes surprenantes et grotesques, les chameaux graves, les hippopotames monstrueux, les rhinocéros informes, et les gorilles, ces frères effrayants de l’homme »…
Entrée libre sur inscription auprès de info@cdmh.lu
Manifestation sous régime covid-check.
www.cdmh.lu